Une promenade [Libre]

Dans un élan d'ennui, Lorelei avait décidé de rendre visite aux humains. Elle prit possession d'un corps de jeune femme qui correspondait à ses exigences. En sortant de la maison de son hôte, elle aperçu une affiche accrochée vulgairement sur un bout de bois. Un festival devait bientôt avoir lieu dans la métropole humaine afin de fêter le solstice d'été. Lorelei y trouva une possibilité de sortir de son état d'ennui.

À peine eut-elle mis un pied dans Centralis civitatem qu'elle se fit bousculer par l'un d'entre eux. L'adolescent ne se retourna même pas pour s'excuser auprès de la déesse. Ce manque de respect flagrant lui donna envie de retourner d'où elle venait, lui rappelant pourquoi elle détestait les humains en premier lieu. Son regard croisa cependant un attroupement au milieu de la ville. Il semblait que les humains avaient délaissés leurs tâches pour se rejoindre autour d'un homme. Bousculant à son tour des humains, la jeune femme se rendit à une distance lui permettant d'observer la scène. Un homme aux milles et un bandages soulevait un gamin. Une dame le suppliait de relâcher son fils, ce qu'il finit par faire à bout de bras. Quelque chose attira Lorelei chez cette personne. Il ne semblait pas être humain. Elle se doutait qu'il avait du sang divin et vu la manière dont il venait de se débarrasser de l'enfant, il ne semble pas accorder beaucoup d'importance aux vies humaines. Lorelei écarta donc l'hypothèse du Dieu déchu. Un autre dieu au milieu de cette ville, voilà qui venait de l'intéresser.

Une fois le môme rendu, les habitants retournèrent à leurs préparations. Certains accrochaient des banderoles par-ci par-là, d'autres préparaient des mets pour faire goûter aux visiteurs. Sans leur donner plus d'attention, la déesse suivit son confrère alors qu'il quittait la scène. Au moment où il s'arrêta, la déesse l'accosta en usant de son air le plus charmeur.

L'homme devant Lorelei poussa un soupire avant de se retourner. Ses yeux qui semblaient d'abord ennuyés s'illuminèrent en un instant. Lorelei ne put s'empêcher de sourire davantage. Elle se dit qu'elle avait apparemment encore du talent. Alors qu'elle sentait les yeux de son vis-à-vis sur elle, elle en profita pour l'examiner de plus près. Elle constata qu'il avait une taille élégante pour un homme, loin que cela déplaise à la jeune femme. Les bandages cachaient une bonne partie de sa peau. La curiosité de la déesse faillit l'emporter. À cet instant, elle avait envie de lui arracher ses stupides tissus, mais elle trouva le moyen de se contenter de ce qu'elle voyait déjà. L'homme reposa ses yeux dans les siens avant de répondre à son sourire par un autre.


Lorelei lui trouva un je-ne-sais-quoi de charmant. Une fois de plus, elle comprit dans son regard qu'il était loin d'être humain. Maintenant qu'elle avait eu sa confirmation, la jeune femme put se détendre. Elle se reposa contre le mur d'un bâtiment tout juste à sa droite. Les bras croisés, elle le jugea de la tête aux pieds. Sans pour autant perdre son air charmeur, elle leva légèrement le menton.


Lorelei se gratta légèrement la joue, pensive. Une soudaine envie malsaine lui traversa l'esprit.


La déesse se tourna dos au Dieu et ouvrit grand les bras vers la foule. Les humains ne la remarquèrent pas plus que ça, occupés avec leurs préparatifs pour la fête.


Sans réellement attendre de réponse, Lorelei tourna sa tête vers le Dieu pour lui accorder un clin d’œil accompagné d'une légère grimace.

Un sourire narquois s'étira sur le visage de Lorelei. Elle se retourna légèrement vers le dieu et lui fit un clin d'œil avant de disparaître.



˜˜˜


Quelques heures plus tard, la place publique était bondée. Les décorations étaient installées, brillant d'une couleur argent resplendissante. Des ballons de baudruches étaient accrochés sur les lampadaires tout le long de la rue principale. Le carnaval commençait tout juste et les gens étaient rassemblés le long de la rue, attendant le début du défilé. De tous les âges, enfants et personnes âgées, la majorité de la population de la ville était sur place et dans l’attente que le défilé commence enfin. Lorelei identifia ce moment comme le plus opportun pour revenir sur place. Descendant de nouveau de Caelum, elle infiltra la foule. Ses longs cheveux dépassaient de sa capuche. Elle patrouillait du regard son entourage, cherchant le Dieu avec lequel elle avait rendez-vous. Elle ne l’aperçu pas, mais elle était certaine qu’il viendrait.
La déesse se fit bousculer par un homme adulte, visiblement trop excité par l’événement qui allait commencer pour se soucier de son environnement. Il prit tout de même le temps de s’excuser.




Lorelei fut très offensée par cette phrase.




Ce fut au tour de l’humain de se sentir offusqué.






La colère montait en l’homme. Bien qu’imprévu, Lorelei voulu profiter de l’altercation pour commencer la fête. L’autre dieu n’avait qu’à arriver plus vite.
La main derrière son dos, elle claqua des doigts. Un pantin vint s’accrocher à l’oreille déjà rouge de colère de l’homme. Ce pantin de la colère, lui suggérant d’avoir recours aux poings, ne fit qu’augmenter le sentiment de l’homme.




Au moment ou il frappa Lorelei, elle attrapa l’humain le plus proche, une femme de petite carrure, et la plaça à sa place devant elle. La pauvre femme, qui n’avait rien demandé, se prit le coup de plein fouet. Un homme, témoin de la scène se mit à crier :




Encore sous l’emprise du pantin, l’homme en furie le frappa de plus belle. S’ensuivit une bagarre générale à l’intérieure de la foule pour contrôler l’homme violent.
Lorelei, maintenant rendue dans une ruelle non loin, savourait le spectacle. Il était presque dommage qu’elle n’aie pas de croustilles sous la main pour compléter le tout.